Les liens entre l’Iran et l’Arabie saoudite continuent de se renforcer un an après la signature de l’accord historique, selon un expert iranien [ INTERVIEW ]

▌Un an après la reprise des relations diplomatiques grâce à un accord conclu à Beijing, l’Iran et l’Arabie saoudite promeuvent régulièrement leurs relations malgré les turbulences régionales, ce qui témoigne de la force et de la profondeur du rapprochement, a noté Abas Aslani, expert iranien en politique étrangère.

 

 

“Les deux pays promeuvent progressivement leurs relations bilatérales, étape par étape”, a déclaré M. Aslani, un analyste basé à Téhéran, lors d’un récent entretien accordé à Xinhua.

 

 

Le 10 mars 2023, les rivaux régionaux ont accepté de rouvrir leurs ambassades et d’échanger leurs ambassadeurs, mettant fin à un gel diplomatique de sept ans.

Aslani a souligné les évolutions positives ayant eu lieu pendant l’année écoulée, au nombre desquelles, les visites réciproques de hauts responsables tels que le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et son homologue saoudien. Notamment, le président iranien Ebrahim Raïssi a participé à un sommet à Riyad en novembre, rencontrant le prince héritier Mohammed ben Salmane al Saoud.

Il a ajouté que les deux pays viseraient un milliard de dollars américains d’échanges commerciaux annuels dans un premier temps, avec des plans pour doubler ce chiffre à moyen terme.

Toutefois, M. Aslani a également souligné le défi persistant que représentent les sanctions américaines contre l’Iran, en particulier à la suite de la sortie de Washington de l’accord nucléaire de 2015, qui pourrait entraver la collaboration économique.

 

 

Il a noté que les crises régionales, en particulier le conflit à Gaza, n’ont pas fait dérailler l’amélioration des relations, ce qui indique une réconciliation plus profonde qu’il n’y paraissait au départ.

Le dégel aurait également influencé d’autres Etats arabes.

Suite à la reprise des liens entre l’Iran et l’Arabie saoudite, l’Egypte s’est davantage engagée auprès de l’Iran, a observé M. Aslani. En outre, la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe en mai 2023 est considérée comme partiellement liée à la détente régionale plus large.

Aslani s’est félicité des efforts diplomatiques de la Chine en faveur de la promotion d’une atmosphère de collaboration au Moyen-Orient, soulignant la préférence de la Chine pour la coopération régionale plutôt que pour la confrontation, ce qui contraste fortement avec l’approche américaine qui consiste à tirer parti des divisions pour promouvoir les ventes d’armes.

 

 

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