Violation d’un bail emphytéotique au Cameroun :   L’AFRISE  charge la  Direction générale de la SOCAPALM

 

Dans un projet de lettre ouverte ayant fuité et adressée au Directeur Général de la SOCAPALM datant du 5 Avril 2024, Félicité NGON BISSOU présidente de l’Association des Femmes Riveraines SOCAPALM Edéa exprime son aigreur suite à la mise en exécution de la correspondance Réf : 041/24/MAO/NSJ/BDMN du 19 mars 2024 du Directeur de Plantation d’Edéa informant le Sous-Préfet d’Edéa 1er de la reprise des activités de Replanting en ce début du mois d’avril 2024.

 

 

La rupture de paix entre les populations riveraines de la SOCAPALM d’Edéa et les responsables de ladite entreprise revient au galop et de manière plus décisive, au regard des termes durs exprimés par la présidente de l’Association des Femmes Riveraines de la SOCAPALM. Dans sa sortie, la présidente rappelle au Directeur Général de la SOCAPALM, la tenue d’une réunion entre lui et son association, initiée par le DG lui-même et dénommée « Causerie familiale sur la paix entre AFRISE et la SOCAPALM ».

Seulement, la présidente s’indigne dans cette mouture de missive du fait qu’aujourd’hui, nonobstant les clauses prises ce jour à savoir, la prise en compte des revendications des populations riveraines et la promesse d’un engagement de descente sur le terrain du DG de la SOCAPALM pour une évaluation suivie de solutions pour régler la situation, resurgit le Replanting dans l’ignorance totale des clauses sus énumérées. Ainsi, l’Association dénonce un ensemble de textes, tout en lançant un appel au DG de privation des terres propices à leurs activités agropastorales qui dit-elle, sont une ressource principale pour nourrir leurs familles et promouvoir l’éducation de leurs enfants

De la violation des termes de bail emphytéotiques entre l’Etat du Cameroun et la SOCAPALM

En rappel au DG, l’Association de Femmes Riveraines de la Société Camerounaise de Palmeraies souligne dans sa lettre qu’elle privée de ses espaces vitaux conséquents dont elle est dépendante depuis 40 années déjà. Pour ces populations, ledit replanting est une violation des termes du bail emphytéotique qui lierait la SOCAPALM à l’Etat du Cameroun. D’ailleurs, elles évoquent l’article 6, alinéa h qui intitule obligation du repreneur et «  interdit tout replanting sur les parcelles d’une superficie de 250 ha, situées autour des communautés villageoises sans qu’au préalable, l’administration compétente ait soustrait toute parcelle répartie comme espace vital… ». Il faut dire que de telles démarches n’ont pas eu lieu jusqu’ici dans le village Apouh A Ngog, site du litige où la SOCAPALM est installée depuis 1968, date de sa création.

 

 

Par ailleurs, l’AFRISE (association sus haut mentionnée) évoque l’Article 14, alinéa 1 du décret No 76-166 du 14/04/1976 qui « fixe les modalités de gestion du domaine national, la commission consultative dont le rôle est central dans l’attribution des concessions dont celles ayant permis l’attribution des terres à la SOCAPALM, et qui propose à l’autorité préfectorale la répartition de l’espace rural en zone agricole et pastorale suivant les besoins des populations » peut-on clairement lire sur cette lettre.

 

 

De la révolte

Félicité NGON BISSOU rappelle, une kyrielle de dommages importants, touchant les domaines tels que la santé et le bien-être, les libertés individuelles et l’envahissement portant à la restriction d’accès de certains lieux jadis acquis pour exploitation à leur survie et des caveaux familiaux.

Elle cite entre autres : « vous vous êtes accaparés : notre environnement qui nous offre un quotidien de mouches et de moucherons dû à votre activité ; des sépulcres de nos parents où nous ne pouvons y accéder ; l’air que nous respirons qui est aujourd’hui pollué du fait de votre action ; nos cours d’eau où nous pêchions du poisson pour notre alimentation et pour la vente ; nos terres…. », la liste est loin d’être exhaustive. Ce listing  de dommage, amènerait les femmes de cette association à crier ras le bol. Comme dans les Saintes Ecritures de Saint Augustin, elles disent « A une loi injuste, nul n’est tenu d’obéir ».

 

 

De l’appel à la paix et de la cohésion mis en branle

Dans sa sortie, la présidente l’Afrise lance un appel de paix, aussi bien entre les populations riveraines et la SOCAPALM, qu’entre l’Etat du Cameroun et les populations autochtones. Elle appelle donc le DG de la SOCAPALM au respect des clauses établies par les parties afin d’asseoir une véritable paix sociale.

 

 Par Joseph Ayangma

 

 

 

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