Djihadisme : Le coup de Washington, Pékin et Moscou

Depuis 20 ans, Washington, Pékin et Moscou travaillaient-ils en secret avec les Talibans pour laisser triompher le Djihadisme  en Afghanistan ? Réponse. 

 

 

A5 NEWS, KaboulKaboul, la capitale afghane est tombée entre les mains des Talibans ce 15 août 2021. Trait d’union entre passé et présent, ce tournant sociopolitique en dit long sur l’époque et peut-être celle à venir au pays de Ben Laden et au-delà. Oui, ce qui y est arrivé dessine les contours d’un monde qui pourrait bien devenir le nôtre si l’on n’y prend pas garde.

Le projet est là, scandé par les nouveaux maîtres de Kaboul : « Nous sommes convaincus qu’un jour, [nous] remporterons la victoire et la charia ne s’appliquera pas seulement à l’Afghanistan, mais partout dans le monde. Nous ne sommes pas pressés. Le Djihad ne s’arrêtera pas avant le Jugement dernier ».

Sur le coup, voici la vérité : Washington, Pékin et Moscou  ont écrit le scénario de la prise actuelle de l’Afghanistan par les forces réactionnaires de l’extrémisme islamique. Elles ont cultivé un État défaillant et ont moralement fortifié une armée régressive, et le résultat en a été aussi prévisible qu’affreux : l’armée régressive a balayé l’État défaillant.

 

 

Il est difficile d’ignorer que, depuis déjà plusieurs années, malgré les milliards de dollars dépensés (montant très supérieur au plan Marshall de 1947 pour reconstruire l’Europe après la deuxième guerre mondiale), aucun plan sérieux de développement économique, d’équipement sanitaire et de stratégie pour éradiquer la corruption et la production de drogue n’a vu le jour, et enfin peu d’avancées ont été réalisées dans le domaine de l’éducation.

Résultat : l’offensive talibane, lancée en mai après l’annonce par le président Joe Biden d’un retrait complet des forces américaines à la fin août, s’est considérablement accélérée ces derniers jours.

En à peine plus d’une semaine, les insurgés ont pris le contrôle de presque tout le pays, notamment de capitales régionales qu’ils n’avaient jusqu’alors jamais réussi à soumettre.

 

 

Seuls l’aveuglement ou la réécriture complotiste du monde peuvent empêcher de dire que,  après le retrait échelonné des forces américaines et de l’OTAN,  les Etats-Unis ont (comme d’habitude) accouché d’une monstruosité. Si Joe Biden reste aphone jusqu’ici,  la Chine souhaite «des relations amicales» avec les talibans. Sous cet angle, la communication de Pékin est subitement devenue diplomatique, assortie d’une qualification particulière : économique et stratégique. In fine, il s’agit de communiquer pour la légitimation du djihadisme.

Cela est calibré depuis longtemps. Il en est de même pour Moscou. Dans leur comportement, l’on décèle la morale qui domine toute l’affaire : le djihadisme vient de recevoir l’onction de ceux qui, hier, se positionnaient en sauveurs du peuple afghan. Ainsi, même l’acte initial d’intervention – motivé par l’illusion que la misanthropie de plus en plus mondialisée des réseaux islamistes radicaux pourrait être tempérée en ciblant un soi-disant État voyou – était totalement erroné.

 

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