Enregistrement des naissances : Les journalistes camerounais à l’école des bonnes pratiques

Les enjeux autour de la première reconnaissance juridique de l’existence d’un enfant, ont été présentés aux hommes et femmes de médias au cours d’un atelier organisé par le Bureau national de l’état civil en partenariat avec l’Unicef. 

 

Blanche Edjou résidente au quartier Elat dans la ville d’Ebolowa, n’a jamais pressé le pas, pour faire enregistrer les naissances de ses deux premiers enfants. C’est en se rendant à l’hôpital dans le cadre de la vaccination de son nouveau-né de trois mois, au contact d’une campagne d’enregistrement de naissances initiée par le BUNEC, que tout va basculer dans sa tête.

Entre tracasseries et autres formalités liées à la déclaration de naissance, cette mère de trois enfants, sait à présent ce que c’est que de faire établir un acte de naissance à un enfant auprès d’un officier d’état civil. Pour entrer en possession de l’acte de naissance de ses deux ainés de 8 et 4 ans en classe, elle a du faire recours au tribunal première et grande instance où la procédure est en cours. Quand à l’enregistrement de la naissance de son bébé actuellement âgé de 6 mois, il a pu se faire établir auprès de l’officier d’état civil d’Ebolowa deuxième.

«J’ai toujours cru que c’est en classe du Cours Moyen II qu’on cherche à faire établir l’acte à  l’enfant pour le CEP. Bien qu’on me le demandait à l’inscription au niveau de l’école, mais je ne voyais pas trop son importance avant un examen», explique Blanche en souriant. Comme elle, ils sont nombreux ces camerounais pour qui l’état civil (naissance, mariage, décès), revêt plus un caractère de formalisme administratif. Une attitude accentuée par divers problèmes. Notamment la faible éducation des masses, l’insuffisance de la fluidité de l’information, la carence des officiers et secrétaires d’état civil qualifiés, et le problème de la conservation des archives du tribunal de première instance et du Bureau national de l’état civil (Bunec) et bien d’autres. Autant de manquements confinés dans le «Livre blanc sur l’état civil», entre les lignes duquel, se sont inspirés les séminaires ateliers de décembre 2019, respectivement à Ebolowa et Garoua.

Enseignements

Depuis le début de la réforme de l’état civil au Cameroun, des actions de communication sur l’importance de l’enregistrement des faits d’état civil  en général et des naissances en particulier ont été mené. Cependant, ayant portées peu, voir insuffisamment de fruits. Et face au rôle indéniable des journalistes dans la sensibilisation des masses, le Bureau National de l’Etat Civil en collaboration avec le Ministère de la Communication et avec l’appui de l’Unicef, a initié d’outiller ces derniers. Au cours de ces deux ateliers de formation, tenus respectivement en décembre 2019, du 03 au 04 à Ebolowa et du 12 au 13 à Garoua. L’objectif clairement affiché étant de capaciter les hommes et femmes de médias au langage adapté. Mais également de fournir aux acteurs du quatrième pouvoir, des clefs de compréhension des différentes  problématiques, liées à l’état civil.

Les thèmes tels que la situation de l’enregistrement de naissances, les problématiques de la déclaration de naissance dans les délais légaux, l’archivage de ces données, le plan stratégique pour la réhabilitation de l’état civil au Cameroun, entre autres ont fait l’objet de profondes analyses durant ces travaux. L’article 7 de la Convention relative aux droits de l’enfant spécifie que tous les enfants ont le droit à l’enregistrement de leur naissance sans discrimination.

 

Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique

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