Rentrée Scolaire au Cameroun : La communication gouvernementale qui sème la panique

Les prises de paroles ainsi que la posture des quatre ministres montés au créneau lors de cette récente sortie du gouvernement camerounais, ont davantage semé la confusion au sein de la population en ignorant les fondamentaux de la communication de crise.

 

 

© Thierry EBA ǀ Afrique-54.com ǀ Yaoundé – Les faits sont certes là, immuables et connus  du grand public. Mais la façon de dire les choses, en situation de crise comme celle que traverse le Cameroun dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest compte. Et c’est en cela que la prise de parole des quatre membres du gouvernement à la veille de la rentrée scolaire 2019-2020 peut être fustigée. Non pas sur le versant de l’opportunité, bien plus, de la méthode, voir de la stratégie de communication.

Autre sortie manquée du gouvernement

En cette période jugée difficile pour le pouvoir de Yaoundé. Et notamment dans cette partie du Cameroun, qui connait depuis trois ans déjà de sérieux remous. Les ministres de l’Education de Base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, des Enseignements Secondaires représenté par son Secrétaire d’Etat Boniface Bayaola, Chargé de l’Enseignent Normal et de Jacque Fame Ndongo, de l’Enseignement Supérieur, n’ont pas su accorder leurs violons aux côtés du porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi. Qui lui-même n’a pas su tenir la barque durant cette autre sortie manquée du gouvernement.

Des sorties qui deviennent quasi habituelles depuis son arrivée à la tête de ce département ministériel aussi délicat, que celui de la communication. « L’enlèvement suivi de l’assassinat par décapitation du nommé Olivier Wountai Voundou, professeur d’histoire-géographie au lycée de Nitop… L’attaque du CES d’Atcha et de l’école primaire du village Mbam, dans le département du Bui, érigés en postes de commandement des bandes terroristes ;», ne sont pas à rassurer l’opinion.

 

 

La reconnaissance

Lorsqu’une crise comme la crise anglophone survient, les acteurs principaux sont appelés, en premier, à analyser en urgence  les facteurs déclencheurs de cette nouvelle situation. La seconde étape, aussi fondamentale que la première, consiste à former une cellule de coaching de crise qui saura gérer les différentes phases de la crise, elle doit mettre en œuvre des actions d’informations internes, de relation de presse et public adapté, afin de limiter les conséquences négatives de l’événement. Cette cellule est appelée à fournir un ensemble d’informations à partir des réponses aux questions décisives: quand communiquer ? Comment communiquer ? Pourquoi communiquer ? Qui communique ? Sur quoi communique-t-on ? E auprès de qui ?

Rôle de la communication de crise

La communication de crise a principalement pour rôle tout d’abord d’éviter qu’un incident ou une situation sensible ne se transforme en crise. Ensuite, si la crise survient malgré tout, il s’agit d’en limiter alors l’impact sur la vie de l’entité. Cela nécessite que la personne en charge de la communication de crise soit non seulement parfaitement intégrée dans les procédures de gestion du risque ′′opérationnel′′, mais également qu’elle agisse avec vigilance. Elle surveille régulièrement l’environnement interne et externe afin d’identifier le plus en amont possible des signes précurseurs de risques potentiels. Prévenir les situations de crise, c’est avant tout connaître les risques induits, surveiller les sujets sensibles et vérifier que les procédures de gestion de crises sont efficaces.

 

 

La prévention des crises est l’affaire de tout le gouvernement de la société, elle implique une sensibilisation des collaborateurs à l’analyse des risques de l’organisation ainsi qu’une communication du risque qui permet de déterminer les objectifs à atteindre. C’est la raison pour laquelle qu’il faut tout d’abord étudier les risques et les prévoir ou les anticiper, s’il le faut, pour mieux gérer les problèmes.

Venir comme l’ont fait les quatre membres du gouvernement ressasser les exactions commises par les sécessionnistes contre le système éducatif dans les deux régions d’expression anglophone ces douze derniers mois, est davantage venu jeter la frayeur, sur ces milliers d’élèves, d’hommes et femmes encore dubitatif sur leurs lieu de résidence.

Son objet

La communication en temps de crise n’englobe que la communication pendant un événement extraordinaire et inattendu, à savoir le fait survenu. Pour plusieurs chercheurs, «la communication de crise est l’un des domaines de la communication institutionnelle avec la communication interne, externes, les relations publiques, les relations presse et la publicité». La communication en temps de crise vise à surmonter cet état extraordinaire et à rétablir l’état normal et essaie de minimiser les dommages irréversibles pour les institutions impliquées. Dans ce sillage, il convient de repérer la chronologie de la crise et en définir ses étapes.

Généralement, la crise passe par trois phases importantes. La phase latente, discrète, qui se caractérise par la présence des signes invisibles qui débouchent sur un élément déclencheur profitant de la fragilité de l’entité. La phase critique dont les anomalies se repèrent, se combinent et s’amplifient créant un déséquilibre flagrant dans la communauté. Et La phase de l’apaisement où on assiste à un retour à la situation normale et à l’équilibre.

Ce qui est loin d’être le cas dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest où l’on observe sur le terrain un regain de violence depuis la condamnation par le Tribunal Militaire, d’Ayuk Tabe et compagnie. Avec ce mot d’ordre de grève lancé il y a quelque temps, pour contrecarrer la reprise effective des cours annoncée par le pouvoir de Yaoundé, dans cette partie du pays.

 

 

 

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