Offensive russe en Ukraine : Timidité des réactions africaines

▌ Peu de positions officielles concernant la situation en Ukraine ont filtré en provenance de l’Afrique en dehors des cas des petits cas isolés. Lorsque l’on sait que l’Ukraine et la Russie entretiennent une  coopération multilatérale avec des pays africains, dont le seul secteur de l’éducation renseigne qu’il y a au moins 76 000 étudiants africains  en Ukraine, pas de plan d’évacuation ni numéro d’urgence à contacter. Cri de détresse d’un étudiant camerounais qui appelle Yaoundé.

 

 

A5 NEWS – C’est aux aurores du 24 Février 2022 que le Président russe Vladimir Poutine a ordonné les frappes chirurgicales dans plusieurs villes de l’Ukraine. Ce qu’il faut savoir, Vladimir Poutine attaque l’Ukraine le jeudi 24 février 2022, à la suite de son allocution diffusée le même jour. « J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale.  Nous nous efforcerons  d’arriver à une dématérialisation et une dénazification de l’Ukraine », a-t-il déclaré.

 

 

Depuis donc que la Russie a  entamé  cette invasion, seuls les pays occidentaux l’ont unanimement condamnée de manière formelle et matérielle. Les réactions africaines sont timides. Seule l’Afrique du Sud fait exception.

Au soir de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, les réactions sur le continent africain étaient  encore peu  nombreuses. Seuls, le Président de l’Union Africaine et celui de la Commission, Moussa Faki Mahamat, ont exprimé «leur extrême préoccupation face à cette grave et dangereuse situation en Ukraine ». Et ils en appelaient la Russie et tout autre acteur au respect du Droit International, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine. Ils ont exhorté pour la même circonstance les deux parties à l’instauration d’un cessez le feu  et à  l’ouverture des négociations politiques.

Appel à la prudence

L’Algérie, alliée politique  de la Russie, a simplement appelé ses citoyens sur place à faire preuve d’une extrême prudence sans se prononcer sur le fond. Martin Kimani, Ambassadeur du Kenya à l’Onu, s’est exprimé à New York et l’ex-Premier ministre malien Moussa Mara a réagi au Journal de l’Afrique. L’Egypte s’est, elle contentée d’un communiqué très succinct, le pays dépendant largement des importations de blé russe et ukrainien, pour ne citer que ceux-là.

 

 

Vive réaction sud-africaine

La réaction la plus vive, est celle venue de  l’Afrique du Sud, où le conflit russo-ukrainien prend une tournure politique. Moscou est considéré comme un partenaire stratégique. Membre tout comme Pretoria de la communauté Brics. C’est aussi un allié de longue  date de l’ANC, le parti au pouvoir ou l’URSS soutenait le mouvement de libération en Afrique Australe.

L’Afrique du Sud qui dit respecter l’intégrité et la souveraineté, estime qu’il faut trouver une solution diplomatique aux inquiétudes exprimées par la Russie, l‘Afrique de Sud avance avec prudence comme le reste des pays africains.

« Ça va être compliqué pour l’Afrique du Sud de trouver un point d’équilibre. Avec ce communiqué elle veut montrer qu’elle reste ferme sur ses principes, mais elle doit aussi protéger ses intérêts économiques et les liens entre  l’Afrique du Sud et la Russie sont de plus en plus importants », estime Cayley Clifford, Chercheur à l’Institut Sud-africain des Affaires Etrangères et Spécialiste des relations Afrique –Russie.

En dehors de l’Afrique du Sud, il faut signaler que la guerre en Ukraine suscite des réactions prudentes en Afrique.

Mutisme aussi…

Le  mutisme de certains pays africains face à cette guerre semble embarrassant et même interrogateur. Peu de positions officielles concernant la situation en Ukraine ont filtré en provenance de l’Afrique en dehors des cas des petits cas isolés ci-dessus.

Lorsque l’on sait que l’Ukraine et la Russie entretiennent une  coopération multilatérale avec des pays africains, dont le seul secteur de l’éducation renseigne qu’il y a au moins 76 000 étudiants africains  en Ukraine, sans faire cas des autres secteurs, Il y a donc lieu de se demander pourquoi ce silence assourdissant.

Cri de détresse d’un étudiant camerounais qui appelle Yaoundé

Un étudiant camerounais prénommé Lilian, interrogé par TV5 Monde a lancé un appel à son pays pour un plan d’évacuation. « Mes parents ont peur pour moi, j’ai peur aussi. On ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Après m’être fait réveiller par des bombardements, je m’attends à peu près à tout », a-t-il confié.

« Je ne demande pas de l’aide gratuite. Je peux me payer un billet d’avion pour me rendre au Cameroun. Mais sans communication ni plan d’ évacuation, je suis livré à moi-même ici.» At-il ajouté.

 

By A5 NEW JPEM

 

 

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