Malgré les assurances du gouvernement, la France et l’opposition contre la reprise des cours le 1er juin au Cameroun…

Pendant que le gouvernement camerounais réaffirme sa détermination pour la reprise des classes le 1er juin 2020 par certains élèves des classes  d’examens,  la France a décidé de maintenir  fermées ses écoles  installées au Cameroun,  septième pays le plus touché d’Afrique où on enregistre une flambée de la propagation de la pandémie, depuis l’assouplissement des mesures par le président Paul Biya.

 

 

Paris a décidé  de maintenir fermés  des établissements français au Cameroun.  Une mesure qui est contre celle des autorités camerounaises qui sont résolues de « rouvrir les classes débouchant sur un diplôme (baccalauréat et brevet) au 1er juin 2020 ».  «Au vu de l’évolution rapide de la pandémie de Covid 19 au Cameroun et des difficultés rencontrées pour permettre la prise en charge des malades, il n’apparait pas raisonnable de procéder à la réouverture des établissements à programme français au Cameroun. En conséquence, ces établissements n’ouvriront pas avant la fin de l’année scolaire programmée pour le 3 juillet 2020.» Lit-on dans une note adressée aux parents d’élèves.

Cette position  de l’Ambassadeur de France au Cameroun Christophe Guilhou, qui tente visiblement d’influencer la décision du gouvernement camerounais, a été dévoilée, au travers de cette publiée ce 29 mai 2020 à la suite de la décision finale de reprise des classes par les autorités camerounaises ayant opté pour l’assouplissement des  mesures après plusieurs pressions.

Au cours d’une Communication Gouvernementale  faite par  le Ministre camerounais de la Communication et ses homologues en charge des questions d’Education, Yaoundé  reste inflexible et réaffirme  sa décision de «  Reprise des Classes le 1er Juin 2020 » en milieux scolaire et universitaire.

 

 

Le Gouvernement de la République  a rassuré « la Communauté Éducative Nationale quant à la mobilisation efficiente et optimale des responsables des différents corps de l’Education, pour une reprise des classes sécurisée, non seulement, pour les élèves et les étudiants, mais également, pour le corps enseignant (…)».

Lors de la conférence conjointe tenue par les ministres de l’Enseignement Supérieur,  de la Communication, de l’Education de Base et l’Enseignement  Secondaire ce 29 mai 2020, Yaoundé  informe et rassure « la communauté éducative nationale sur les dispositions prises par les responsables des différents cycles d’enseignement, afin de permettre aux élèves et aux étudiants, de parachever respectivement leur année scolaire et académique, sans courir le moindre risque d’hypothéquer l’état de santé des uns et des autres, de quelque façon que ce soit ».

 

 

En présence   du  Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur,  le Pr Jacques FAME NDONGO, du Ministre de l’Education de Base, le Professeur Laurent Serge ETOUNDI NGOA et du  Ministre des Enseignements Secondaires, le Professeur Pauline NALOVA LYONGA, René Emmanuel Sadi  a déclaré : « Le Gouvernement a pris ses responsabilités, en choisissant d’organiser à compter du 1er Juin 2020, c’est-à-dire, dès lundi prochain, une reprise des classes, qui intègre forcément le contexte spécifique et spécial de la pandémie du coronavirus. »

Il justifie cette décision gouvernementale en relevant « les deux enjeux prioritaires pour le Gouvernement… à savoir : «  permettre un parachèvement harmonieux de l’année scolaire et académique dans les dix Régions du pays  et veiller scrupuleusement à la sécurité sanitaire de nos enfants, élèves et étudiants, ainsi que du corps enseignant, sur l’ensemble du territoire national. »

 

«La décision finale a fait l’objet d’une analyse minutieuse »

« La décision finale allant dans le sens de la préservation de l’année scolaire et académique d’une frange de la population scolaire et  estudiantine » a « fait l’objet d’une analyse minutieuse » selon le porte-parole du gouvernement  qui  évoque, sans les énumérer,  les « mesures déjà mises en place pour la reprise des classes, des dispositions conséquentes ont également été prises, en vue d’anticiper sur les risques liés à la pandémie du coronavirus qui continue bien sûr d’être une préoccupation » pour le pays.

 

 

« Le FDC est profondément choqué »

Au Cameroun, l’assouplissement des mesures a été bien accueilli  majoritairement par  une certaine opinion tandis que les inquiétudes demeurent pour ce qui est de la reprise des cours.

L’annonce de la réouverture des classes, mal accueillie par les leaders  d’opinion et de partis d’opposition  à l’instar de Denis Emilien Atangana, dirigeant du  Front des Démocrates Camerounais. « Le FDC est profondément choqué et préoccupé par la volonté du gouvernement de reprendre  les cours  pour les classes d’examens ce 1er juin 2020 en cette période critique  où notre pays vient de traverser le seuil de 5000 cas testés positifs du covid-19. » A déclaré, Denis Emilien Atangana, Président du FDC, Conseiller municipal

En prélude à cette reprise effective, le Front des Démocrates Cameroun « demande au gouvernement de procéder aux  tests du  Covid 19 à tous les enseignants et élèves  des villes les plus affectées par la pandémie notamment  Yaoundé et Douala ». Ce parti attend voir les autorités de Yaoundé  doter « les Mairies des moyens nécessaires afin qu’elles mettent gratuitement à la disposition des chefs d’établissements des masques et des kits hydro alcooliques.»

Le Purs appelle à la renonciation du gouvernement

 

Un avis partagé   par  le Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS). « Le PURS lui demande de renoncer à la rentrée scolaire du troisième trimestre 2019-2020 prévue ce 1er juin(…). D’organiser les examens et concours officiels sur la base du taux de couverture actuelle des programmes ». Avait proposé  Serge Espoir Matomba, premier secrétaire du PURS, dans  un communiqué signé le 25 mai 2020, avant les assurances gouvernementales.

Lesquelles ont du mal à dissiper la crainte de ceux qui pensent que « cette mesure est suicidaire ». Au regard des expériences des autres où les dirigeants politiques  asiatiques et européens sont revenus sur leur décision de reprises des classes. Le cas du Japon est assez éloquent.

 

© Marcien Essimi Afrique54.net

 


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