Investitures de 2020 : Le Secrétaire Général du RDPC Jean Nkueté  torpille la circulaire de Paul Biya

La mise sur pied par Jean Nkuété des délégations de supervisions du Comité central lors de ces opérations est la ferme volonté des caciques du régime en manque de popularité, de  ne pas céder le parti à la base tel que voulu par Paul Biya.

 

Pas étonnant, que le Secrétaire Général du Comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, Jean Nkuete, ait récemment procédé à la désignation de délégués permanents, en vue de la supervision, lors des investitures comptant pour le double scrutin municipal et législatif du 09 février 2020. Et ce, en dépit de la vision du Président national, clairement exprimée au travers de la circulaire donnant les conditions à remplir pour tout impétrant. Lui qui a toujours été fermement opposé au jeu des primaires pour définitivement sortir le parti des flammes, des d’une élite qui n’a fait que se servir, aujourd’hui rejetée par la base. Comme en témoignent les propos de quelques jeunes de la région du Sud, recueillis, lors des manifestations dans la ville de Sangmélima.

 Des délégués qui renient la démocratie

Ce qui se passe sur le terrain depuis la désignation des membres de supervision du comité central, est simplement ahurissant. La démocratie reniée par tous au profit d’intérêts égoïstes. Dans plusieurs sections de régions où nos équipes ont sillonné, les délégués du comité central n’ont d’yeux que pour des militants parachutés depuis le haut, souvent impopulaires, et assez mal connu des bases. Les membres des délégations permanentes qui tiennent leur onction du Secrétaire général, dans le cadre des investitures, semblent avoir reçu des consignes parallèles. Si non, comment comprendre toutes ces dérives observées. Des jeunes qui semblent avoir des obstacles tout au des procédures de candidature. Des militants indélicats ayant des démêlés avec la justice en phase d’être investis. Pire des épouses, ascendants voir protégés de certains pontes du régime, avoir le vent en poupe. Le parti se retrouve t’il désormais entre les mains  point d’investir des membres d’une seule et même famille dans certaines localité?

Le RDPC au bord de l’implosion

«Vous-même regardez dans notre arrondissement, C’est normal que pour devenir maire vous devez requérir le quitus de Ze Nguélé et c’est ainsi depuis des décénnies», affirme un jeune, dans l’arrondissement de Nguélemendouka. En effet, comme dans ce coin perdu du Cameroun, du nord au sud, de l’est à l’ouest, pendant plusieurs décennies, ce sont les mêmes visages qui ont eu voix au chapitre. Des visages qui ont su traverser l’ère du temps, d’ascendants à descendants, de cousins à nièce, si ce n’est quelques fois, de beau-fils à protégé, à l’image d’une monarchie. « Comment dans un pays sérieux, le fils est député, la mère présidente de section OFRDPC et l’oncle maire. Sont-ils les seuls ? Ou alors ont-ils le secret du militantisme ?», s’interroge cet autre jeune désabusé rencontré dans un autre département du pays.

Le vote sanction à l’horizon

Si le Cameroun dans son ensemble à grand besoin d’une nouvelle classe politique capable d’insuffler une nouvelle dynamique et mettre le pays sur la voie de l’émergence. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais lui a inéluctablement besoin, de nouveaux visages, de jeunes hommes et femmes dynamiques, capables de conserver allumé, la flamme du parti, à l’orée d’une classe politique en panne d’imagination. Nul doute, que si rien n’est fait dans le processus actuel des investitures tel que mené par le secrétaire général du comité central, le RDPC essuiera très certainement, l’une des plus lamentable de ses défaites, depuis l’avènement du multipartisme. Une situation en même de mettre en mal le RDPC, lors des consultations qui se profilent à l’horizon.

 

Par Thierry Eba / Afrique-54.com / Afrique

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