Cameroun – Entrée au gouvernement : Guerre des clans autour de Cabral Libii

Le Mouvement 11 millions de citoyens est divisé entre ceux qui pressent le candidat, malheureux à la présidentielle, d’accepter la main tendue du régime et ceux qui le somment de refuser.

 

 

Quel clan va finalement l’emporter ? La publication, très attendue, du gouvernement post présidentielle fixera tout le monde. En attendant, une guerre des nerfs fait rage au sein du « Mouvement 11 millions de citoyens », du nom du collectif ayant accompagné le candidat de Cabral Libii à la présidentielle du 07 octobre. Investi par le parti Univers dont Nkou Mvondo est le leader, l’ancien chef de chaine de Radio Campus a obtenu près de 6% de suffrage, se classant troisième (sur 9) derrière Paul Biya (71,28%) et Maurice Kamto (14%).
Malgré cette performance électorale en demi-teinte, Cabral Libii serait l’objet d’une cour assidue de la part du pouvoir. Son fort ancrage parmi les jeunes (qui constitue plus de la moitié de la population) et l’enthousiasme que son nom suscite un peu partout dans le pays fait de lui une étoile montante de la politique que le régime serait bien avisé d’avoir à ses côtés. Ainsi des négociations auraient commencé et seraient même avancées entre les émissaires de la présidence et des proches de Cabral.

Selon nos sources, côté pouvoir les négociations sont conduites par un éminent cadre du Rdpc (parti au pouvoir), qui s’est illustré lors des joutes verbales au Conseil constitutionnel lors du contentieux post électoral.

Voix discordantes
A la suite de quelques conditions qu’il aurait posées, d’ailleurs considérés en haut lieu comme des caprices de jeune fille, le fondateur du ‘’Mouvement 11 millions de citoyens’’ pourrait très bien accepter un poste au gouvernement. Il est encouragé dans cette ambition par une bonne frange de ses compagnons de lutte. Pour ceux-ci, l’occasion serait trop belle pour la laisser passer. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il ne se trouvait pas une fraction au sein du même Mouvement qui s’oppose de toutes ses forces à l’entrée programmée de Cabral Libii au gouvernement. Pour dissuader le jeune leader, ces « radicaux » évoquent les dégâts causés sur sa popularité et sur sa crédibilité suite à ses propos équivoques sur les ondes de la Bbc au sujet d’une possible présence au gouvernement.
Aucun camp ne voulant en démordre, la division s’installe parmi les « cabralistes ». L’illustration de cette fracture est apportée par les cadres du Mouvement 11 millions de citoyens’’ sur les plateaux de télé et de radio. Interrogés, les uns usent de gymnastique linguiste pour justifier une éventuelle entrée du troisième homme de la présidentielle au gouvernement. A la même question, les autres répondent tout de go non, s’indignant même que cela ait pu seulement être envisagé. Vous avez dit cacophonie ?
Alors que son mouvement est au bord de l’implosion sous son regard impuissant, Cabral Libii est hanté par un autre cauchemar : Et si le régime proposait directement des postes ministériels à certains de ses compagnons de route ? Vont-ils le lâcher ? « Diviser pour mieux régner », telle est la maxime de la politique.

 

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